Une éthique, et beaucoup de bon sens. Un retour à la terre et au lien spirituel qui nous unit à elle.

Partout dans le monde, des écoles, des lieux, des cours de permaculture voient le jour à l’instar de la célèbre Ferme du Bec Hellouin, dont beaucoup de médias nous parlent en ce moment. La première fois que j’ai parlé de permaculture à ma grand-mère, ma mère, elles m’ont rétorqué : « Alors je faisais de la permaculture sans le savoir !? » Ce qui m’a fait bien rire tant cette réflexion était pleine de bon sens. Un des principes fondamentaux de la permaculture est de s’inspirer de la nature. Quand on vit à la campagne, rien de plus simple. Cela fait partie de son quotidien, de sa propre culture. Seulement, quand on sait que la majorité des humains vivent aujourd’hui dans les cités, avec toutes les méconnaissances sur la nature que cela entraîne à l’instar de cette journaliste parisienne qui avait dit à Pierre Rabhi au cours d’une interview : « Mais, enfin ! Vous savez combien la nature est dangereuse pour l’Homme ! », (ré)apprendre à l’humain à devenir autonome en matière d’alimentation est un véritable enjeu de société.

En Nouvelle-Calédonie, comme ailleurs, des hommes se regroupent pour redonner tout son sens à notre rapport à la Terre, pour accompagner leurs concitoyens vers l’autonomie.

Malé’va est une association culturelle et environnementale de Nouvelle-Calédonie. Elle « regroupe toutes les personnes impliquées dans une recherche et des activités visant l’amélioration des conditions de vie de l’être humain, dans son environnement naturel ». Autosuffisance et souveraineté alimentaire sont à la base de leurs réflexions.

Mais Malé’va c’est plus qu’une association : « ce mouvement local se veut être un courant de pensée, un espace d’échanges, de partages et de rencontres entre personnes de tous horizons partageant des réflexions et prises de conscience communes. La recherche et l’application dans notre quotidien de solutions écologiques et alternatives viables et durables prenant en compte notre environnement local, régional et international est au centre de leurs échanges et actions ».

L’engagement et l’implication de cette association dans les domaines de la vie sociale, culturelle, environnementale et économique de l’île/Pays n’est pas du tout utopique ni idéologique. Ce travail doit être mené par chacun d’entre nous. Il en va de la survie, que nous le voulions ou non, de notre civilisation. Comme le disait Gandhi, soyons le changement que nous voulons voir dans le Monde.

Pour accompagner, aider chacun d’entre nous à devenir autonome dans de nombreux domaines, l’association Malé’vaa entre autre décidé dans ses actions de créer une École de la Terre sur le site de l’éco-lieu Forêt-Noire, en Nouvelle-Calédonie. Y seront organisés des stages et formations en permaculture et, d’une manière générale, sur toutes les alternatives écologiques comme l’agro-écologie, l’éco-construction, l’alimentation saine et locale, les énergies renouvelables, la stratégie « zéro déchets », le recyclage, la production et la promotion/partage de semences reproductibles originelles et originales, la phyto-épuration et les toilettes sèches… Bref, tout ce qui nous permettra à chacun de devenir autonome et ce qui est plus que vital lorsque l’on vit sur une île de 400 km de long et de 45 km de large au milieu du Pacifique. Afin de mettre en place ce projet d’envergure, le premier sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie, l’association a décidé de présenter son projet sur Lilo, un moteur de recherche alternatif qui finance des associations environnementales et sociales.

Je ne peux m’empêcher de me dire, de croire que notre Caillou ne pourra vivre, évoluer qu’en devenant autonome, qu’en retrouvant/redécouvrant le lien spirituel si fort qui nous lie à cette île. A l’heure actuelle, il s’agit d’un enjeu de société mais aussi politique. Nous devons nous préparer à vivre autrement et je sens que ce projet en sera un des meilleurs outils. C’est par ce type d’actions que le nouveau paradigme se crée, que notre Demain se dessine.