Une conférence, animée par Victor DAVID, chargé d’Études au Centre IRD de Nouméa, sur les « Aspects juridiques dans les changements environnementaux en Nouvelle-Calédonie« , a eu lieu ce mercredi 11 mai 2016 à l’Université.
Cette conférence, de qualité, était articulée autour de 2 parties principales :
- la première étant la situation environnementale et les perspectives.
- la seconde concernait les aspects juridiques avec un focus sur la Charte constitutionnelle de l’environnement française, et en particulier l’article 7 de cette charte.
L’article 7 donne à toute personne le droit à l’information environnementale et le droit de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement. Cet article a été transposé dans le droit calédonien. Toutefois, il n’est pas appliqué de la même façon d’une province à l’autre. La Nouvelle-Calédonie étant un petit territoire, une uniformisation du droit et de la réglementation en matière d’environnement apparaît comme une évidence. Compte-tenu de sa nature, l’article 7 pourrait constituer la première modification de la loi organique en vue d’une application commune de ce dernier, puisque notre petit Pays tend vers le « destin commun ».
Sur la base de cet article, l’IRD a développé un outil très intéressant donnant à la population la possibilité de participer à la mise en place de mesures en vue de se préparer et d’anticiper les changements environnementaux qui sont déjà en marche, comme la montée des eaux qui constitue l’une des préoccupations principales dans les îles du Pacifique. Cet outil a pour but non seulement de sensibiliser la population mais aussi de la former à être partie prenante des décisions citoyennes. Il est parfaitement aligné avec la devise du Pays : « Terre de parole, terre de partage ».
Cet outil a déjà été testé dans des exercices bien particuliers à Ouvéa, dans les Iles Loyautés, ainsi que dans d’autres îles du Pacifique.
Les échéances sont courtes puisque les simulations prévoient des changements climatiques irréversibles à partir de 2040 en Nouvelle-Calédonie, qui fait partie des territoires qui sont parmi les premiers touchés dans le monde : augmentation notamment du niveau des mers. Déjà aux Salomons, 5 petits atolls ont disparus.
Il y a donc urgence à se préparer afin d’anticiper ces changements. La Nouvelle-Calédonie saura-t-elle tirer profit d’outils tels celui de l’IRD pour protéger ses populations et ses ressources, pour amener les gens à devenir acteurs de la sauvegarde de l’île ?